Métaphores religieuses et crise de la foi dans la poésie de Wole Soyinka

Résumé

La plupart des commentaires sur les œuvres de Wole Soyinka, tous genres confondus, s’intéressent à son invocation constante de tropes culturels, dont la plupart tournent autour d’Ogun, sa muse autoproclamée. Dans cet article, je souligne la place centrale des mythes et métaphores religieux dans une sélection de poèmes de Soyinka, à savoir « Idanre » dans Idanre and Other Poems (1967), Ogun Abibman (1976), « Joseph », l’un des « quatre archétypes » de A Shuttle in the Crypt (1972), « Mandela’s Earth » dans Mandela's Earth and Other Poems (1989), et des poèmes sélectionnés dans les sections « The Sign of the Zealot » et « Elegies » dans Samarkand and Other Markets I Have Known (2002). Tout en identifiant les limites du trope du poète, j’analyse la centralité des questions de foi dans la poésie de Soyinka selon deux axes. Le premier, qui est considéré comme englobant son trope Ogun, est son utilisation de métaphores religieuses pour intervenir sur les dystopies dans son espace postcolonial. Le second est sa préoccupation pour la crise de la foi, une menace qui n’a cessé de peser sur la paix mondiale. Après avoir tiré de nombreux exemples de tropes religieux des poèmes sélectionnés de Soyinka, je me concentre sur l’attention accordée par le poète à la crise de la foi. Les nombreux exemples de l’utilisation de métaphores religieuses par Soyinka conduisent à la conclusion, à la fin de l’article, que la meilleure interprétation de la poésie de Soyinka se fait en prêtant attention à ses métaphores religieuses. J’identifie également l’antidote de Soyinka à la crise de la foi, qui est la prescription de tolérance et de respect des idéaux humanistes.