Réinventer l’avenir global dans Rouge impératrice de Léonora Miano: entre afrofuturisme et écotopie

Résumé

Nous vivons à présent dans un monde marqué par une crise environnementale de plus en plus grave. Pendant que nous sommes tous touchés par le changement climatique progressant, son impact n’est pas distribué de manière égale. Les régions les plus vulnérables de la planète subissent déjà ce que les Occidentaux redoutent pour l’avenir – un avenir qui s’annonce, lui aussi, inéquitable. Cependant, loin de se cantonner à des discours misérabilistes et a des visions dysphoriques, le présent article explore des récits alternatifs. Plus précisément, il analyse le roman Rouge impératrice de Léonora Miano comme un exemple du contre-discours sur notre avenir global dans l’Anthropocène. En tant que tel, il s’oppose aux discours dominants sur les changements et les migrations climatiques, qui tendent à produire principalement des visions apocalyptiques et à stigmatiser les personnes déplacées. L’afrofuturisme, un courant intellectuel et artistique centré sur les populations subalternes – et dont le roman analysé est un parfait exemple –, s’intéresse particulièrement au devenir du continent africain et, au contraire des fictions climatiques occidentales, propose une vision utopique de ce futur. L’analyse s’articule ainsi autour de trois axes principaux : les discours dominants sur la crise climatique et les réfugiés climatiques, une vision alternative offerte par l’afrofuturisme, et le roman de Miano comme exemple d’un contre-discours porteur d’un projet d’utopie écologique.